déjà je frôle la neige. la terre n’est pas prête. le jardin n’a pas reçu sa cape hivernale. me reste à imaginer de meilleurs jours encore pour la lui coudre.

lever tardif dans le noir. nous marchons de plus en plus dans la flaque bitumeuse. une attraction vertigineuse, comme nous endormir dans notre douleur pendant quelque temps, coma de peine et de difficile.

et moi qui comme une chienne ne cesse de creuser des trous sans importance, presque factices pour y coucher mes os !! je me vois courant dans tous les sens du jour et prise de cette folie fidèle et obéissante gratter fébrile la surface de la littérature. tenter un envasement de mots, reproduction de ce puits palpitant et noir où respirent les fleuves lumineux.

on voit je pense ainsi bien ce que je me sens faire-

je m’attarde à ces nids, considère ce qu’ils peuvent abriter, os ou oeuf qu’importe, mais je ne vois même pas ces petits tas de terre, de gravats que chacun d’eux laisse bien apparents, bien visibles pourtant.

alors chercher la différence-

entre une lumière qui perfore l’espace entrainant tout avec elle et l’extraction à quatre pattes des taupinières.