Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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Je m’en vais dans la douceur des pailles, je...
9 août 2017
Je m’en vais dans la douceur des pailles, je suis un bon marcheur, un vanneur de grains et d’humains. La lumière meule l’homme, elle en fait du pain de désir, la flèche des sagittaires, la corne des boucs et la flaque d’or des crabes. J’exerce mon pas dans des matières molles, l’instable nuage qui chapeaute ma tête .Je suis des gouttes lourdes suspendues. Je teste les états du mort. De la pression du sol, à l’effroi du vertige, de l’eau (...) -
Quel mot me restera ? Lequel ? Je passe mon...
29 juillet 2017
Quel mot me restera ? Lequel ? Je passe mon temps à jeter ceux qui ne me disent rien de toi. Et derrière la porte, le puits est plein, et moi pauvre. Je lime le silence. J’émonde l’amande des équinoxes, là où les corps dansent sur la même balance. Je penche du côté du vide. Il devrait bientôt couler des lits de pierre et des échos. L’absence est une source dure intarissable. La vie, un simple grain de langue repiquant le (...) -
Le rideau est bleu, la fenêtre est ouverte, le...
23 juillet 2017
Le rideau est bleu, la fenêtre est ouverte, le vent pousse le ciel dans la chambre. Ou la mer peut-être. Une mer de tulle, de vagues dentelles, sur laquelle tanguent des arbres, des jardins et des voisins, les cargos du territoire. On peut tirer les eaux et les nouer. On peut même croire qu'elles volent, de grands albatros de salon, des poètes marins aux ressacs cotonneux. La mer sur galets, la glissière d'un ciel Derrière,quelque (...) -
Et puis certains matins une guitare électrique...
14 juillet 2017
Et puis certains matins une guitare électrique dézippe l’air. La lumière vient par le bruit, naissance aux forceps, de plectre et de riff. Orage décibels. Et dans le ciel, l’onde fend le monde, des falaises courantes. L’aube éclate, mâchoires rouges de sons sur le vumètre. Cette déchirure craquée de tissus et de conjonctives, la vie s’ouvre et tremble et chute, et mes pensées, mon rêve et toi, avalés par la bouche sans âme de l’instrument. Ce (...) -
Certains matins le ciel tire un chalut...
10 juillet 2017
Certains matins le ciel tire un chalut d'oiseaux gris. C'est une cargaison sur laquelle s'abat la nuée des décharnés au sexe bleu et aux phalanges blanchies d'efforts. La ruée des météores brûlés du désert et cette explosion sublime qui éclate soudain de leur baiser troue un instant la mer d'acier. -
déchire chaque mot une aube dedans, foutue...
6 juillet 2017
brise chaque mot à la pince coupante des mâchoires une aube dedans, foutue amande une glissière de lumière à émonder de la griffe, des dents, du croc déchire les coutures de l’œil : le mot me regarde qui s'ouvre et absorbe chaque mot sans fin se détrousse mites et phalènes par n'importe quel bout je te prononce une onde magnétique te reforme, entier, parfait dans ma bouche. tu es tout, dedans, la réplique reformulée du big bang et te (...) -
Nous faisons chambre commune, peut-être
29 juin 2017
Nous faisons chambre commune, peut-être fosse banale, ou alors ce lieu où nous sommes deux en une seule parole, que l'appel de la nuit. car en elle tu me ressembles et moi semblable pareils à la fonte des neiges, les fronts froids se touchent électrodes on n'attend aucune lumière c'est mieux d'être privés de frontières on n'en veut pas nous sommes des gens de paupières de ceux de la main exorbitante de ceux de la voix et des images (...) -
D’une lèvre à l’autre on dit parfois le baiser Tu...
25 juin 2017
D’une lèvre à l’autre on dit parfois le baiser Tu poses ta parole sur ma langue et l’infini paysage qui t’habite Glisse Je n’oublie pas le pont silencieux Ton enfant qui court et te disperse dans l’eau Je n’oublie que tout se construit ainsi au mortier du désir Tu as pleuré sans connaitre ta perte Et depuis tu écoutes les arches qui craquent, la jonque des babils Quand elle passe comme une femme aimée et sa flottille d’ovules Ses planètes (...) -
nous nous sommes quittés, tu regardais par la...
19 juin 2017
nous nous sommes quittés, tu regardais par la fenêtre. ton ombre courait déjà sur le trottoir. ce qui restait ici chiffonnait le journal, de ses doigts distraits et prendre l'air de rien ne me permit pas de la rattraper je dégainai mon mouchoir quatre couches d'une poche revolver. pourchasser le cafard aucune menace n' essuya la déroute:tu étais loin, sur le cheval mirage tu mis ton sourire dans ma main. tu secouas et tout (...) -
C’est le livre des choses qu’on lit quand on...
16 juin 2017
C'est le livre des choses qu'on lit quand on est seul les paroles humaines vous charrient au boucan Certains bruits arrivent du désert Ils conduisent le vent D'autres brossent le volcan Certains pécorent, fricotent, bégueulent Mais le vin, la table et la pierre Pénètrent la solitude jusqu'au mot Engloutissent l'esprit au noyau du voyage. Et le mien si muet qu'il faut le voir froisser ma gorge Plante sa langue dans un (...)