hors chants
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graines de bras
20 juillet 2016
Graines de bras…
« Je ne connaissais personne dans cette ville et surtout pas de femme ».
Le livre sur la table s’est arrêté là, à ces quelques lignes qui l’avaient stoppé net. C’était comme s’il avait lu dans une course rapide et entêtante, l’histoire cheminant en lui, large voie d’ailleurs, l’emportant, tout galopant de voyelles et de sonorités d’un paragraphe à l’autre et que soudain, il avait eu un point fulgurant sur le côté. Voilà que le (...)
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novembre
17 juillet 2016
Novembre, le tien, encore
Alors cette autre naissance, ma mère. Passer vers la nuit par les épaules en espérant qu'elle vous tienne chaud. Passer la tête, les pensées les unes après les autres, tant de mailles, boucle dans boucle, qu'il me faut étirer pour en faire une écharpe, un col sage à ras du cou. Naître le soir de plus en plus vite. Rompre les membranes, glisser avec ces longs instants, de peur de rester ainsi au goulet du rêve, la (...)
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PAUSE
5 juillet 2016
déposer
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midi
3 juillet 2016
La nuit est déjà bien trop loin. Je ne vois plus rien. En pleine lumière, les mots ont le hoquet. Ils ne cessent de sauter comme entre des nids de poule, et le vide me manque pour tout comprendre.
La terre absorbe les voix qui chutent au plus profond des fondrières, il faudrait des mains neuves et propres pour pêcher là une vérité bonne à dire.
Ainsi je marche et dans ce dimanche j’entends bien le discours mité de nos confidences. On devine (...)
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regard
25 juin 2016
J’ai la pupille encombrée de puits,
Ne m’est pas venue cette gratuité du bleu,
D’un ciel à l’œil
Je suis sombre de profondes émeraudes
Ce qui tombe ici ne remonte que dans quelques nasses porteuses de fleuves
De petits entonnoirs piquent ma figure
Et grain à grain, la mouture indigo file et charrie un verbe obsédant
Quelques éclats de joie, de colère
C’est l’impact des chutes d’azur
Comme on essore des ors
De l’arbre quand il revient lourd (...)
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fabrique
19 juin 2016
Tous les jours n’ont pas d’affleurée lumière, ce rite d’une lame qui ouvre les mâchoires des perles noires
J’ai couvé une poussière dans les vulves glissantes de mon propre navire, nous avons momifié l’orage comme on racle un os. Précieux.
Dans le sombre du drap d’une nacre promise, ai fait mon ouvrage. J’ai retourné cent fois ma langue autour du grain. Meule en joue. Et se tire ainsi chaque nuit une longue file d’humains cachés, que je dénombre (...)
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qui être ?
16 juin 2016
me déstabilise ces engouements autour. me connait-on ? que peut-on savoir qui ne soit pas déjà un mensonge ? qu'invente-t-on de trop beau de trop laid ? qu'espère-t-on qui n'a pourtant aucune réalité ? je suis toujours pire que le rêve. ceux qui m'ont touchée le savent qui ont bien vite tourné à l'angle des illusions.
Ou je suis toujours meilleure que ces paroles glissées en sous traitance. -fais-en le mal que tu peux-.
je ne peux pas être (...)
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U
7 juin 2016
U..n arbre
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promenade
5 juin 2016
Je suis sorti. Je n’avais pas emporté mon âme avec moi. Le temps n’y était pas. La rue d’abord et puis le métro. Je l’ai fait machinalement. Je songeais à ce livre de Hardellet, Lady Long Solo. J’étais prêt à la déambulation. Aucun bruit ne perçait ma coquille. La mer était absente des volutes de nacre. J’étais sourd, j’étais éternel. J’avançais suivant ce que le pas voulait. Ça m’arrive. Ce sont des nécessités, des besoins, comme si j’espérais (...)
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..souvenirs
29 mai 2016
La forêt, c’est le pays des arbres, un peuple de géants. Nul ne sait ce qui se passe vraiment là quand la nuit est arrivée, personne n’y va. On a beau lui raconter que ce ne sont que des renards ou des hiboux qui errent dans les bois, que les biches sortent dans les clairières ou aux abords du village pour brouter tranquillement sous la lune, on a beau le lui dire, elle n’y croit pas. La forêt ne dit pas tout et surtout pas à des grandes (...)