Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 63
1er octobre 2013
l'inspiration...mis à part ce côté thoracique, pas grand-chose. parfois un mot, une tournure de phrase et cela pourrait venir... venir ? pas sûre non plus que ce soit exact. ce serait plutôt comme une chute dedans, le retour au boyau de la parole, un point de naissance bien serré dans lequel une forme de glu, un apprêt, un enduit me conduit à pousser. spasmes souvent, travaillant des états qui sont ignorés la plupart du temps. je me (...) -
journal de l’aube 62
30 septembre 2013
passe voir le vumètre blog. vois que les colonnes du son ont vibré, que la miuz écrite a fait bouger les graphiques lumineux de la "machine" à écrire. production d'un son de petites tessitures, un peu monocordes, avec par-ci par-là de profondes chutes (je me suis tue) chants d'hier. un goût pour la basse continue, rythmant les osseuses secousses du tensiomètre. nuit de force rien. tentative d'amour entre deux départs : le rêve classique (...) -
journal de l’aube 61
29 septembre 2013
entre l'air d'ici et l'autre page de la vitre, rallonge l'espace de clairvoyance. il va faire respirable tantôt, quand j'aurai décliné les serrures entre l'encre que je pose et cette page de dépose, étire le chemin selon mes états de folie ou de calme. j'ai des graphies si peu sûres entre mon visage et cette nouvelle page de miroir, retends l'accord qu'il y a entre moi et moi. c'est parfois drôle comme je peux habiter l'inconnue. entre (...) -
journal de l’aube 60
28 septembre 2013
quand la porte grince limpide dans le couloir du jour, que j'y pousse mon galet, écoutant claquer la lumière comme laquais du temps sur le gravier du jardin quand je m'aperçois que j'ai réussi à recréer le mot que je suis, lui adjuvant une nouvelle rime quand je chuchote dans le gros chuchotement qui braise chaque aube, que ce délicat bruit de biscotte s'effondre dans le carré de sable quand "il" s'apprête avec les rituels élégants d'un (...) -
journal de l’aube 59
26 septembre 2013
barrière, l'invisible. me sens des transparences de la fenêtre. on me voit mais on ne me touche pas. on m'envisage, on ne me saisit pas, caresse lisse sur les images. c'est ma place, celle des matières expérimentées dans le tube, le becher chimique ou sous la plaquette du microscope. me sens dans le bocal, dans la zone vitreuse de l'observation. ne sais si je suis la seule à le vivre ainsi, avec cette interposition vitreuse entre les (...) -
journal de l’aube 58
25 septembre 2013
tour de vis, de Terre, de roue de vélo. même en y allant fort, la tête ne sortira pas du filetage ordinaire, femme girafe ! jusqu'où montera-t-elle tiens, avant le mouvement de club qui la propulsera, planète échevelée vers le trou, noir bien sûr, du golfe ? images sportives d'un matin mou. ramée, agrès et presque rien de l'acrobatie légère du gymnaste. recherche de l'empreinte aussi : le doigt qui se lève et pose la question : vraiment (...) -
journal de l’aube 57
24 septembre 2013
N’ai guère d’autres choix que d’ouvrir la chemise, laisser bâiller la fleur des seins. Dans leur corbeille. Je songe mon corps comme une balise où s’arrête parfois un regard. Ensuite me reste à imaginer mais c’est inimaginable, que quelques pensées- frêles poèmes ou assauts de cris - ont traversé quelque part les champs du désir. C’est le choix d’un dialogue secret, d’une voix qui ne peut rien dire mais toujours susurrer,( cerveau déconnecté) (...) -
journal de l’aube 56
23 septembre 2013
le fil
prendre un fil du bout des doigts. rien ne laisse prévoir ce qu'il va amener ou tirer ou poursuivre ; trois mouvements de la danse. ce sera détours et revenirs, cette impression noire de ne jamais rien assurer que la corde elle-même. prendre le fil et débuter l'histoire. étape de miroirs dans la salle des pas perdus, la pire. se reconnaître dans les difformités d'usage, grimaces et grimages. pourtant sentir la lumière qui file, entre (...) -
journal de l’aube 55
22 septembre 2013
interroger le pont, sa rambarde et les hauteurs qu'il laisse sur la mort. interroger ce plongeoir inusité et ces portes partout sur l'invisible vie, longue baies des anges ouverte sur l'enfer. interroger les images, celles qui me viennent du boulier et la tête, ces mannequins précieux des coutures illisibles. défilé sans arrêt sur le tambour du cœur. quelles sont ces maigreurs et pourquoi leur beauté frôle-t-elle le squelette des mots ? (...) -
journal de l’aube 54
21 septembre 2013
bestiaire de fin d'été. quelques guêpes au sol, pour sucer la sève du pin tombée en pluie sur la terrasse. un vol de papillons miteux tournoyant sous le réverbère. les oiseaux que le chat n'a pas réussi à décourager de chanter. fin de course. poèmes équarris. reste ce squelette minable d'une parole vide. je peux poser des galons sur la robe d'os. ça ne fera jamais que des hypothèses de beauté et d'élégance.le cœur a quitté sa cage emportant (...)