Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 53
20 septembre 2013
ce blog est un orgue
les portes, les seuils élimés où il faut toujours laisser son ombre. derrière ou devant et couper le fil qui nous lie. cet instant dissous ou inclus- je n'en sais rien -où corps et âme se disjoignent et qui va manquer d'air. apnée "gonfle" * dans la bouche. l'architecture de chambranles le long de ma route. je les passe, les résume, car seuls ils marquent l'avancée de chemin, le déroulement de l'instrument, le pédalier agité de mon temps. (...) -
journal de l’aube 52
19 septembre 2013
mesures d'espaces. des bords mouvants de l'endroit pour vivre. sorte de nappe posée sur les carreaux de la lumière. j'y suis pour le pique-nique à la hâte. arrêt au milieu des herbes, de quelques fleurs prodiges pour prendre couleur. le défilé des ombres sculpte quelques volumes sur le paysage. des accents sombres et fébriles tout de même.les heures tournent assez pour sentir qu'il y a une épaisseur à être là, dans le tableau, une (...) -
journal de l’aube 51
18 septembre 2013
je classe ce matin. je range, je trie. inventaire des amertumes peut-être, d'une réalité dont je me méfie parce que ce n'est jamais que ça, que le dos rond d'un cartable d'archives. mais voici l'amour froid, le baiser serré tendu de la mère. il aurait suffi bien entendu d'être mal en point physiquement, malade "pour de vrai, pas dans ta tête", pour le voir cet amour, inquiet, m'enjoindre de cesser de le faire bouger, de le réveiller pour (...) -
expérience journal de l’aube 50
17 septembre 2013
peu de marges. l'essentiel, s'il y en a un, en quelques tours chrono. si j'étais sociologue, je ferais une étude sur l'expérience de mort virtuelle, une nouveauté qui est sortie il y a un certain temps déjà sûrement mais dont on ne prend pas forcément conscience tant que son propre deuil n'a pas été programmé. j'imagine que nous sommes nombreux à avoir vécu des ruptures brutales de lien. soudain une amitié se brise et chacun s'en va sur son (...) -
journal de l’aube 49
16 septembre 2013
à chaque affirmation de soi, savoir que les plaques tectoniques de son monde tremblent, qu'elles secouent le terrain bien nappé, que des montagnes se vident, que des failles sédimentent. à chaque affirmation, redevenir son géographe car tout a changé, imperceptible ou visible. les contours mouvant des billes de sable dessinent un autre profil, recalculent vos coordonnées. suffit d'un poing sur la table ou de ces mots simples posés sur la (...) -
journal de l’aube 48
15 septembre 2013
dimanche qui voulait disparaitre en douce... je pensais être lundi déjà et puis ai réalisé soudain que j'avais du rab. étirement voluptueux. défi d'exister et de faire juste, quand il est impossible d'obtenir une place correcte et que pour chaque chose il faut demander un accord, une permission d'agir, un tampon sur... défi assurément. lutte aux pitons, reconquérir avec les crochets le droit - avis actes pensées- d'être. on va t'expliquer (...) -
parution
14 septembre 2013
parution ce jour chez p.i.sage intérieur Dijon coll. 3,14 gr. de poésie cette parution en magnifique compagnie puisque Christian Degoutte ouvre avec moi cette collection. Christian Degoutte : je suis né le 10 septembre 1953 à Paris. Je vis (et tout ça) dans la Loire (département) à quelques pas de la Loire (fleuve). Christian Degoutte - extrait 1 (poème à deux voix) – Les oranges tranchées près de tes mains restées fraîches sur la (...) -
journal de l’aube 47
13 septembre 2013
nœuds coulants de l'encre. il y en a plein la ligne. voyelles rondes et boucles offrant des pendaisons mobiles. flaques circulaires que je franchis à cloche-pied, petites patères de lianes où valsent les bras à la recherche acrobate. cette forêt, vierge ou sale, de l'encre, ces espaces clairvoyant, ces sombres fourrés. en écrivant, je repeuple l'Amazonie ou la grande bouleauseraie sibérienne d'arbres neufs, couchés, dressées, tendus eux (...) -
journal de l’aube 46
12 septembre 2013
il y a des matins tranquilles aussi, des matins qui ne doivent rien au quotidien mais tout à la simple existence. me voilà enrobée dans un taupe couleur de pluie, tenant en douceur taille et poitrine, tout le reste à la coule.jersey d'intérieur avant de mettre l'armure. café brûlant, saveur de quelques raisins frais pour la piqûre de sucre soleil. tout est en effet calme et apaisé.je ne cherche pas plus loin. prospecte le reste de la nuit (...) -
journal de l’aube 45
11 septembre 2013
aimer, ne plus aimer.. et un jour on se voit à côté du don, de ce qui entre en vous par toutes les fenêtres, le relais de lumière. après on a beau jeu de la nuit. je sombre dans le réfectoire des rêves, la table longue sans le pain du jour. ma lumière bute d'esclandre en esclandre d'ampoule. on me dit mauvaise, on me dit malade. je suis aux méats de beaucoup de folies, résidu de synthèses, de questions, d'énumérations, calcul douloureux. (...)