hors chants
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de saison
11 octobre 2013
naviguer parmi les fétus
une aiguille une hélice
l’arbre parmi des flots roux charriant les nuages
une invasion barbare de Huns et de saccages
la saison se mire dans l’eau
baisers voltiges où pétillent des chausse-trappes, comme éclosent des chutes sous le pas
primauté de l’instable
variations du kaléidoscope à l’engrenage des cieux. un cran dans le suivant. mouvements de clés et de serrures à mes épaules
ainsi s’ouvrent les naufrages et le (...)
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out of Russia
10 octobre 2013
vient de Russie. pas la seule. je ne sais combien d'enfants de cette génération issus de cette terre ont été adoptés chez nous.
pommettes hautes, regards fendus et presque toujours ce mal de leur pays qui les rend inadaptés.
elle, comme les autres,semble conserver en elle l'espace, l'immensité, un cheval.
coincée serrée dans la case Helvétie qui a feutré sa vie, l'a rendue compacte, indéchirable.
elle vient d'Ukraine, belle jeune femme qui (...)
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petites affaires quotidiennes
9 octobre 2013
maison dans un nid de végétation. des arbres une haie vive, des troènes qui ont grandi... une végétation qu'il faudrait tailler, rabattre.
je n'ai pas la force qu'il faudrait pour utiliser la grosse tronçonneuse. ni la force ni l'audace. cet outil me fait peur. je me suis dit que ce serait à faire ce prochain printemps quand la sève sera descendue et que le froid aura endormi branches et troncs.
mais ce jour, tout autour, je suis cernée (...)
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mots et emprunts
8 octobre 2013
Il y a des mots qui semblent appartenir à d’autres.
On n’en use pas et si on le fait on a le sentiment d’être habillé d’un déguisement ; ce n’est pas notre enveloppe de vocables. Ébruitement me semble étranger. Et pourtant aussi très proche. Il n’est pas à moi mais me raconte. Ebruitement. Je vois ma grand-mère disperser des graines à ses poules. Ce piaillement, ces ailes agitées…Je vois ma mère cette façon de casser le pain sec sous le rouleau à (...)
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rites
6 octobre 2013
ce xième café, qui tente de camoufler l'envie de fumer.
pas vraiment de fumer mais du geste de fumer.
– le cendrier qui se remplit, ce truc qui brûle les yeux encore tandis qu'on le tient serré entre les lèvres-.
tout était lié d'un même cordon de fumées. j'écrivais en indien comme tant d'autres. maintenant je fais le nègre avec entre mes mains le tam-tam du clavier.juste ce bruit et aucun signal de feux.
je ne fume plus depuis l'exacte (...)
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oeuvrer
5 octobre 2013
trafic matinal. mots au déboulé. les billes sont sur la piste.
je cherche encore ce qui fut dit et qui ne t'a jamais atteint. dans le socle du jeu les cases vides de l'abalone. j'ai sauté passé quelques cases blanches et noires. restent les trous.
impossible de boucher les absences. c'est perdu pour toujours. je me répète ce mot toujours et tant de jamais qu'il veut crier...
trafic de comblement. avec des tombereaux de gravier refaire (...)
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J’aimerais parfois écrire un roman. Un ensemble...
3 octobre 2013
J’aimerais parfois écrire un roman.
mais un ensemble de poèmes finit-il par écrire une belle fiction ?
N’a-t-on pas autant de marges, de métaphores, de digressions, autant de vies enchâssées dans la poésie que dans ces histoires qui font des livres et non des recueils ?
Peut-être sommes-nous des Indiens sauvages encore, éparpillés sur le territoire des légendes et des aventures, juste en danger de s’éteindre ? Une réserve de gens âpres à (...)
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pellicules
30 septembre 2013
cet état de mortaise dans lequel je peux être à écrire.
aspirée dans un trou intérieur, ventousée peut-être dans des dimensions creuses qu'il faut remplir.
toutes les parois suintent mais d'une transpiration mauve lente, brumeuse faudrait-il oser. je ne sais pas ce que c'est.
ce n'est pas vraiment la chose mais peut-être les émissaires de choses vives ou d' êtres morts, de paysages qui marchent ou de lévitations méditatives...
toujours un (...)
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P.I sage intérieur
29 septembre 2013
un site à découvrir...
http://p-i-sageinterieur.fr/achat http://p-i-sageintérieur.fr/node/4
http://p-i-sageintérieur.fr/ Ici des extraits de Agrès acobates
Agrès acrobates d'Anna Jouy
« la danse enfile le bas du soir
dans l’air
dans l’eau
toujours ce raffut de lumière
le chorégraphe baise des voiles de mouettes
on poste un jour un cri dans l’eau
espérant qu’un peu de marée fera bouger la lune
mais cette révolution de bourbon ne fait que nous rendre plus noir » (...)
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boîte de réception
29 septembre 2013
dans la boîte
mille feuilles de mémoire, le bréviaire des jours. piliers d’agenda, les gratte-ciel se mêlent les pinceaux avec des gratte-papier. la forêt se dénude et plus le temps passe, plus surgit ce relief de veines et de sèves ; pages à terre l’écritoire en chute de ciel. l’éphéméride s’amincit, l’existence bientôt sans substance d’un côté et ces monceaux de faits, de gestes, de caillots d’encre sur des buvards sans importance de l’autre. (...)