rêves-traduction de la nuit
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chaque matin évolue. ciel clair et tentes...
27 septembre 2017
chaque matin évolue. ciel clair et tentes grises ; moi je bouge dans le sens inverse. j'adapte mon balancier, le gris des nuits s'aiguise sur la langue et bientôt je pense bleu. presque trois heures d'artisanat de précision.
je finis au polissage mes turquoises marines.
sur le palier vit un colonie pénitentiaire de premier choix. la machine fonctionne sans le moindre accroc, la destinée de chacun s'encre au cathéter.. au bout du couloir (...)
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Je voudrais comme toi rassembler le petit...
17 septembre 2017
Je voudrais comme toi rassembler le petit bétail, le cheptel des mouches.
Brasser d’une aiguille à coudre les symphonies, les sonates, l’angelus
Tourner ma cape, mieux que la mer qui a ses heures de marée
Cacher comme ça dans le poussier de mes gestes
La mélancolie courtoise de la fin
Tu savais glisser entre des myriades de brisures et d’inutiles
Le seul mot
Je le savais petit discret
Mais il gardait ma bouche ouverte
Un (...)
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Maintenant j’enracine mon corps, je bouture,...
13 septembre 2017
Maintenant j’enracine mon corps, je bouture, je me greffe
C’est un bouleau pleureur, une garniture verte à la tourte de la pluie et moi je bois le pétillant de cet apéro au siphon. Chaque instant je lève ma tête vers ses histoires hippies, ses anglaises bavardes. On dirait Slimani qui balance ses boucles.
J’allonge ma vie cassée de cul de jatte. Je suis une extension de canapé comme si cet objet morne et inutile avait soudain pris tronc (...)
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La nuit déjà au clou de la porte. Une veste...
3 septembre 2017
La nuit déjà au clou de la porte. Une veste d’étoiles ou de pluie, à boutonner serrée contre mon cou. Il fait froid dans la dernière lueur. La nuit, ample étoffe au col trop étroit pour ma tête, ce grenier d’enfances et de joie vannée. Et ce reste de corps fluide, ces rivières de plaisir, cet ondoiement de la surprise, cet os qui se prenait pour un sceptre, tout ce restant estompé, cigarillo de gestes que je mets d’un seul mouvement dans la (...)
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Jamais je n’ai été si blanche Une neige d’été...
23 août 2017
Jamais je n’ai été si blanche
Une neige d’été sur ma peau
Le linge d’âme sèche
Amidonné de sel et de peur
J’ai revêtu un hiver précoce
Je ne prends du ciel
Que l’esprit du nuage :
Je poudroie
Quelques mots lancés, balle de jeu
et le froid touche ton front
frappe tendre
Et puis je coule sur tes paupières
D'un pollen triste.
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je chevauche ce matin les collines accablées,...
12 août 2017
je chevauche ce matin les collines accablées, les ébréchures du ciel , le pied léger
aucune goutte ne cire mes sandales.
ce sont des ailes parfaites d'enfant neuf.
cousues à la mesure des nuages.
petite sorcière livide qui rentre en sa saison.
je chevauche à la bride tendre, ma main caresse ton cou et ton amour entre en moi comme un parfum de (...)
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Peut-être n’y a-t-il pas assez de mutisme pour...
30 juillet 2017
Peut-être n’y a-t-il pas assez de mutisme pour expérimenter la parole ? Je dévore le blanc trouble d’un œuf, aucun oiseau n’est prévu.Dans ce logis qui écale chaque heure de ma coquille humaine, l’esprit, aussi épluché que le reste, craque dans le vide. Poussières de crâne qui résonne.
Dans cet arbre avec un ciel pour seul mobilier, dépouillée, où je dois être, je ne connais plus que cette branche muette du poème. Eprouver la ramure sans voix, la (...)
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juillet
25 juillet 2017
Je ne veux pas te connaitre puisque je veux t’aimer
Tout en moi résonne de ton secret
De la nuit de ta chair
A la nuit de ma main
Te connaître serait te briser
Et compter mon reflet dans la mosaïque de verre
Te connaître serait couvrir ton ombre d’un pinceau blanc
Clore l’espace à distance de bras
Le domestiquer d’arêtes et de falaises
Alors qu’inconnu, ce mystère ébloui porte vers moi
une lampe de vérités
*
D’une lèvre à l’autre on dit (...)
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handicap
15 juillet 2017
Et puis chaque pas me tranche à la rotule, toujours je penche du côté des fleurs
est-ce moi ou le réel qui boite et lequel de nous deux se déhanche ainsi à survivre ?
Je tangue, il pilonne ; je balance, il cavale.
Mon squelette branle de l'os, ma tête frappe et démantèle, je démâte le chemin
et ivre de vertiges, je saisis le nuage
rampe et béquilles légères des gens qui ne touchent plus (...)
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parfois je prends ton poème pour le mien il...
11 juillet 2017
parfois je prends ton poème pour le mien
il fait des trous dans le mur, des œillets où j'enfile le silence
il y a ces carrés où poussent des voyelles et ces vinasses emplies de rêves
il y a ces césures de cartons, ce squelette de sang, la déchirure de tout papier
entre les indicibles.
parfois, je les vois, et jamais mieux que dans ces énigmes, je ne lis la douleur d'aimer.
tu ne me diras plus et cet espace nu qu'il me faut tant (...)