Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 151
10 janvier 2014
Dires. C’est une chose qui vient lentement, mesures de marée. Coupes graduées par tranches de temps. Ce temps attiré du loin et remontant comme on ramène les territoires du bord d’une couverture jusqu’aux épaules. Dires. Espace où se jouent autant les silences entre deux, que les coquillages enceints des bruits du flot et du ressac. Dires qui demandent tant de confiance. Ouvrir les bras, tendre la main. Trouver alors la bonne voie pour la (...) -
journal de l’aube 150
9 janvier 2014
9janvier Suis ce petit poisson dans le bocal de la Lune. Coulent mes nageoires dans une goutte. Frétillements des têtards de douche ondoyant sur ma peau. Regarder ce matin au plus près des choses. Approcher l’œil le plus intimement de la loupe de ces lentilles vivantes. un univers . Aller encore plus loin, de pans de draps en voiles blancs, écarter les tranches de microcosme jusqu’à l’atome musicien qui est dans chaque mot et chaque encre. (...) -
journal de l’aube 149
8 janvier 2014
Toucher ce corps dans ses formes désarçonnées, de crâneries à des murs de pierres obtuses. Ordinaire territoire aux états creux, bosses et ourlets. Je suis bien recousue, je constate. La grande chenille entre les omoplates, quand on a défoncé la cage pour un cœur débranché, a disparu. Elle a dû glisser dans le revers du veston et s’y cacher, médaille « a palpité mort sur le champ d’honneur » Essayer consolation du peu, de l’espace devenu (...) -
journal de l’aube 148
7 janvier 2014
Confrontée à la vie. De front ai-je dit, comme s’il fallait « tutter » contre la bête et jouer les combats de « reines », elle contre moi. Dans le continuum du jour rien du parc des luttes. Mais la nuit, elle avait ouvert son cahier d’exercices oraux. La nuit n’écrit jamais que des choses que l’on doit dire. faire traverser les décodeuses rouge fraise de la bouche. Sans cette articulation des mâchoires, personne n’accède à la bibliothèque des (...) -
journal de l’aube 147
6 janvier 2014
Poindre dans l’arrière sommeil Moi, l’autre déserté Vêtus de parures D’ossements de givre Dans le froid nous sommes suspendus Un ruisseau va chanter Dagues de grâces menaçant le cœur et la tête En fonte perdue Lente érosion de nos paumes gravant des fleuves C’est ainsi Abrutis poignards chutant vaincus Retournons à l’état juste D’eau et de salive Parle amour pris Dénonce les oraisons Sans miracle L’hiver n’est qu’une saison de soleil neuf (...) -
journal de l’aube 146
5 janvier 2014
J’entre dans les précipices de la nuit, tenant ma plume bien droite pour tailler l’obscur. Raffinerie d’encre. Je passe, de tamis en tamis, de rêves lourds à des espèces fines, talc des pierres de sels. J’exhume des histoires de ces mires. On a beaucoup vécu quand on a le temps de sa rêverie à exploiter ! Suis entrée dans la nuit, dans une nouvelle tranche du monde où de nouvelles têtes, de nouvelles villes me traversent et viennent à ma (...) -
VASES COMMUNICANTS
3 janvier 2014
vasescommunicants - listeest-ce un temps ? est-ce un lieu ? est-ce un rendez-vous dans tout ce qu'il contient de projet et d'irréalité, -sitôt là, et elle n'est déjà plus que la suivante- voici l'Aube sujet des Vases communicants de ce mois de janvier où il appartient à François Bon, http://www.tierslivre.net d'ouvrir l'aurore s'il se peut, de lever rideau et lumière chez moi. le blog de François Bon fait partie de ces espaces qu'il (...) -
journal de l’aube 145
2 janvier 2014
lève la tête. près des ampoules. le ciel ressemble à un coup de feu jaune dans la cervelle. mes yeux, petits poissons de lumière profonde, frétillent et j'écoute battre les nageoires du soleil artificiel. j'ai au-dessus du crâne le phare des insomnies, un tunnel de coton carmin tentant de percer mon récif. il y parvient. ça fait vite des bouillons fondus, des idées d'écume, pétards excitant la nuit. mes paupières lourdes, cosses du sommeil, (...) -
journal de l’aube 144
1er janvier 2014
le tour de l'encre. suivre avec elle, la courbure de l'horizon et regarder se fermer les paupières- visages dans les poches de leur rêve-. voir des gestes se suspendre comme des cintres sur des fils d'air. endormissement. suivre à la ligne sombre les humains qui débraient, trêve de nuit. faire ainsi le tour de l'encre et arriver à cet instant où elle va me dépasser et me dresser, aube neuve. dans la chambre c'est le glissement violacé (...) -
journal de l’aube 143
30 décembre 2013
inconstance. vacations d'un truc à un autre truc. poussée de tous côtés à la fois, je "méduse", dans le sens de jouer à la méduse, mais verbe pour ce que c'est que de devenir tentacules.(comment traduire ça autrement ?) mes actions passent d'un membre à un autre, jongleries d'eaux profondes. vivre à bout de bras. pour chaque idée, le cerveau invente un organe, action projetant des radius et cubitus à tout va. je comprends pourquoi les pieuvres (...)