Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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VASES COMMUNICANTS
6 décembre 2013
décembre. ce vendredi premier du mois. le projet Vases communicants dû à l’initiative de FBon http://www.tierslivre.net/spip/et Scriptopolis, http://www.scriptopolis.fr/ est toujours debout, projet énergisé sans cesse par de nouveaux capteurs de mots. faire tourner les dynamos, faire barrage sur le blog aux flux, aux fluides neufs et transformer tout ça en lumière, en chaleur. pour produire cet éclat, ce rayonnement sur les surfaces (...) -
journal de l’aube 121
5 décembre 2013
juste avant, c'est le meilleur moment. juste avant que l'attente se réalise, se concrétise, comme ces petits tas de boue longuement sirotés par les lombrics et qu'on voit bourgeonner sur le sol.( j'ai pensé souvent qu'il s'agissait des boutonnières d'un énorme manteau de terre , nappant les enfers.) juste avant le lever, le coucher, le repas. juste avant le baiser, le jouir. juste avant la mort et qui est la dernière cueillette, le (...) -
journal de l’aube 120
4 décembre 2013
des nouvelles, il y en a toujours. les prendre, les entendre, là où elles sont. le monde est un vaste magma de cris et de murmures. en extraire quelques dents ne change pas ma compréhension. j'écoute avec les pores, capteurs radars, capteurs sonars, que je ne prends d'ailleurs le plus souvent aucune peine à décoder et transcrire. mon impuissance remet au tas de bruit son dû. des nouvelles pourtant... ce virement de couleurs dans le (...) -
journal de l’aube 119
3 décembre 2013
ce moment de la journée, quand le monde bascule.... il suffit d'une phrase pour changer aussi bien le temps. il passe de la neige à la mort, d'une pluie de glaçons à des apéros d'encre. suffit d'avoir le saisissement, d'être là, d'attendre. alors on perçoit au centre d'une banalité qu'il y a en elle des nasses et des poissons. saisir ce moment d'écailles, de glissant vertigineux des mots, des instants qui sont chacun porteur du basculement (...) -
journal de l’aube 118
2 décembre 2013
forte bise. le vent est jaune avant sa lente métamorphose en ciel. je l'entends. dialogue à soufflet avec l'arbre, les arbres, autour. il a tout à voir avec l'écriture, bien plus que la parole encore, aussi vrai et aussi insaisissable, aussi invisible et puissant. ils l'ont dit. Simon, Saint John-Perse... le fragile, le friable, ce que je ressens lorsque je croise cette ombre dont "l'hombre" est depuis longtemps parti. si nombreux en (...) -
journal de l’aube 117
1er décembre 2013
du drame à foison...c'est tout ce que je désire. oui, cette découpe de l'oeil qui fixe en photographe le film et ses héros, cet être suspendu, ce moment crucial où tombe cette simple feuille et qui est l'instant charnière précis d'une vie alentour et que personne ne saura jamais.. combien ont- elles été à se détacher à l'instant même de l'autre versant de la vie de quelques uns parmi les miens et de million ailleurs ?combien de mon arbre (...) -
journal de l’aube 116
30 novembre 2013
le temps je l'ai. je vais le décortiquer en séquences et mettre dans chacune des poignées de pensées, des semences peut-être. comme en terre et attendre ou alors écrire. les deux se confondent avec une aisance d'aquarelle. je reviens d'un front de rêves voués à la violence- des scaphandres percés au revolver et des toboggans de la mort avec un vrai final- je me tiens donc étonnée dans la respiration tranquille du samedi, avec en mon centre (...) -
journal de l’aube 115
29 novembre 2013
qui était-il ? la route je la vois. toujours et encore empruntée, avec tout au fond ce peuplier argenté. je la vois, et la prière pareille de l'arbre et la mienne. agitées, toutes deux frémissantes sous les courants d'airs et de peines. chaque fois que je le cherche, je revois cet instant, que j'ignorais être important, qui n'avait rien d'important. mais l'esprit sait ces choses bien avant de les vivre. il met de côté dans la mémoire le (...) -
journal de l’aube 114
28 novembre 2013
par quel bout débuter ? quel état premier ? bouts de chair, bouts des doigts. agitée. épouvantail qui tient "de bouts" le champ des mots. dressé tendu. figure sans mutation, plantée aux sillons. bien avant les semences bien avant les récoltes. fixer ainsi la rudesse des socs, des coups, bois debout, dans la glaise. les lignures du cahier strient l'espace et prolongent le labour si loin que j'en perds les automnes. raideur confite de (...) -
journal de l’aube 113
27 novembre 2013
subdivisions, étagères. une journée de repos que je vais consacrer à ce qui tombe, à la chute, au dépouillement des arbres, à la revue méticuleuse des bulletins de vote des fûts. mon râteau et moi, prolongement de mes doigts, nous allons peigner le léger, peigner le futile, peigner l'éphémère, nous allons ainsi rassembler le débris final. cette mort craquante qui est le lot des prières végétales. la haie a rendu son âme par briques et morceaux. (...)