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lacs émiettés, froid d’outre saison, il neige...
19 décembre 2013
lacs émiettés, froid d'outre saison, il neige du flocon grand crû, une espèce velue d'anges en fuite. j'ouvre la bouche sur la soif. dedans ces éclats de gelure qui pétillent, apéro de vertige. tendre le cou longtemps à cueillir ainsi un étanchement quelconque. l'amour tombe de haut par briques et pipeaux, je dévore l'ouate silencieuse, ces vauriens emplumés narguant mon nez et ma quête. amour est un voyou du pire, immense, me nourrissant de (...)
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tricher, faire semblant, c’est aussi bien....
16 décembre 2013
ai-je entendu une voix, la mienne, avant ou pendant ce geste d'écrire ? sincérité ?
pourquoi ne pas tricher, faire semblant, ce serait tout comme... pourquoi pas ?
oui, parfois, j'espère d'un appeau de mots soutirer de nouveaux arguments. les mains se mettent autour de mes oreilles. écouter -bien entendu-, mais dans le sens contrarié de la voix, du dehors vers dedans. tâter cette forme en cornet des paroles. chuchotements allogènes dans (...)
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soirée
14 décembre 2013
tourne le dos à la lumière. le temps s'est rempli de jachères bien peignées, de ces retours programmés, tellement qu'on en vient à craindre le relevé de caisse de la fin du jour.
se savoir faisant et refaisant, fausse couture pour un essayage rapide... j'essaie l'existence. elle sera prête le jour final. et en plus, rien n'est moins certain.
beau soleil couchant dans le dos.éblouissant ma fenêtre. revers de plaisir boudé. ce sont des (...)
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ma chambre rose et noire moire et pause soir...
13 décembre 2013
ma chambre rose et noire moire et pause soir et aube. tant de mauves dures au cœur des bras et les infusions de menthe d’un été sous la pluie.Retour ligne automatique
je lis que tu aimes et qu’ici il fait froid. Retour ligne automatique
on écrase à plein tube des couleurs dans mon coin de chair. je suis à la trace le tatouage épanoui des coups qui s’étalent.Retour ligne automatique
crois-moi je suis passée maître en sanguines et hématomes, tu (...)
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respiration
12 décembre 2013
on a tous une tache aux poumons, un endroit qui tousse au moindre courant d’air. je serre mes filets et les papilles. ce froid qu’il fait soudain entre mes seins
ou alors tes ailes
un indéfini sable à rebrousser les livraisons de liberté entre deux feuilles de route, un herbier de vent et jusqu’au creux du cou où tu niches tes départs. la voix cale à courser ses allures-fumées et poudre- les pollens assassinent.
mes pensées feutrent entre (...)
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sortir de cette vie, de celle-là, disséquée par...
10 décembre 2013
sortir de cette vie, plane et lisse, disséquée par tous les tuyaux, les canaux, les vaisseaux de mon sang.
en sortir. m'extirper en dégageant mon cou, mes rangs de perles, ma toison aux bigoudis de nuage, comme naître en rentrant dans un autre utérus, plus doux plus sensé, fait de chapitres et de paragraphes, police garamond. glisser par les épaules dans ma légende. enfin mériter mon roman.
accéder à mon histoire la belle, à mon histoire (...)
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la dernière fois qu’on fait ensemble...
8 décembre 2013
la vie prend des courants d'air, poursuit des fluides, comme le vent peut parfois s'enfuir le long des couloirs et faire claquer là-bas une porte ou une fenêtre.
c'est comme cela que la vie coude aussi dans la rue, que disparait la suite de son histoire et qu'en débute une autre, un détour.
oui, on change de vie sans cesse, pour un mot de traviole, pour une phrase qu'on a laissé sortir de sa bouche, même par inadvertance. et plus rien (...)
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biscuiterie
7 décembre 2013
savoir que c'est voulu, cette perte..que je l'ai bien cherchée.
surtout parce que c'est la place qui reste et que l'on veut tout de même une place. alors conformer ses organes à la nécessite. rien d'autre.
la perte qui est sa forme enlevée au pochoir, qui est bien ce pourtour mais sans l'intérieur. et personne qui remarque à quel point c'est vide et creux là, dans l'étendue de la pâte existentielle.
c'est cette découpe trouée qu'on a mis à (...)
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...mais on ne m’expliquait jamais ce que c’était.
2 décembre 2013
...mais on ne m'expliquait jamais ce que c'était. cela me laissait de grandes baies, des vitres sur des paysages qui n'en finissaient plus. j'y réfléchissais. j'avais toujours alors la sensation du mystère. quelque chose me fichait la nostalgie, une sorte de nausée triste qui est probablement celle des habités du drame.
ne pas savoir, et bien me douter qu'eux non plus n'en savaient rien. leur rendre aussitôt cette chose inviolée, le (...)
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décembre... les autres années comment faisait-on ?
1er décembre 2013
décembre... les autres années comment faisait-on ? attendait-on sous des couvertures que se calment les froids, que s'estompent les bruits des fêtes. décembre enfant, ce temps qu'on sait n'avoir pas retenu.
dans 50 ans, les questions auront changé. exercice de mélancolie. en regardant certaines images on aura aussi fait ce pas sur le côté ou en arrière, ce changement des angles de la vison. et ce qui était alors le centre du tableau ne sera (...)