Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 44
10 septembre 2013
recensement, comme on aligne des jésus dans des crèches de parking, cases blanches peintes à la va vite sur le temps qui roule. recensement de véhicules- Grand Véhicule. Petit Véhicule, n'est-ce pas de la caste de pétroleuses ? recensement. faut classer l'herbier par pioches et par râteaux, jouer avec les dents d'une faim de tenailles recensement, je veux. creuser le temps autrement : ce qui me vient ce matin. me convaincre. le futur (...) -
journal de l’aube 43
9 septembre 2013
Journal de l’aube 43 Cadeau de l’absence. Présent dit-on aussi. Présent de l’absent. Une main reposoir où le temps prend plaines et lignes, ouverte devant soi. Comme une table des matières , « absence couvre-toi ! » S’entend- on dire comme ça , par- devers soi. Et la table d’être pleine, la main espace, jungle libre du présent. Le don, talent dit-on aussi Le don de soi, talent d’ouvrages, diversité lourde aiguë, comme la crête d’un geyser. (...) -
journal de l’aube 42
8 septembre 2013
Crépitements. Bruit de l’eau qui explose par petites bombes sous la casserole. Difficile bleu aux angles de la fenêtre. L’univers est gris comme la cosmétique du visage du mort. Mes mots dans soucoupe parmi les clefs qui servent ou sans usage, en ce moment fermé à double tour. J’emprunte les allées frottées du chat. Reconnaître mon territoire l’odeur de la bête dans l’espace. J’emprunte le son, la texture de la voix de Bouvier, constellation (...) -
journal de l’aube 41
7 septembre 2013
mosaïque
rassembler les états de mosaïque . poursuivre. grandes zones sombres, étrangeté de bleu, perforation parfois d'absences, de vides que je juxtapose au néant pour voir la nuance. j'ai un vide particulier sans doute, qui se découvre à contrario, se définit des variétés de pleins, des images revenues souvent tout autour. ce que j'écris. ce sont des pièces gigantesques, universelles, avec ce loch au-dessus de ma chambre, petit, très minuscule, (...) -
journal 40
6 septembre 2013
communication avec l'absence. de l'ordre du bruit sur le verre. tourne doucement, citronnant l'oxygène un instant. un son de vague affutée qui décercle large les souvenirs, l'étreinte en cerceaux du silence. le cristal chante, didgeridoo de l'appel, de la nostalgie, danse ronde emportant le bruit vers la disparition. vers la disparition ? n'est-ce pas elle que je veux atteindre, aller là-bas, toucher là-bas ? chaque parole finit par s'y (...) -
journal de l’aube 39
5 septembre 2013
ma maison
encore l’escalier vierge de la nuit, jungle dissoute des rampes, petit à petit. je tâte le mur. j'évalue l'espace, le clos intérieur. la maison parce qu'étroite n'en est plus que haute et puis profonde aussi. je garde dans le cellier les fruits du commerce de ma chair, les avantages riches, les lipides de la vie. il y a parmi toute cette richesses des regards sublimes et brillants, collection de précieux. et puis les saveurs de quelques (...) -
ciseaux à puits
4 septembre 2013
NOIR SUR BLANC
Je connais un oiseleur en fait il aime surtout les oiseaux de paille c'est fou le temps qu'il passe à vider leurs entrailles, les sécher et recomposer de copeaux leurs corps mangés par les fourmis quand je passe devant sa vitrine, il y a tellement de volatiles me fixant sans bouger je me repais de leur tranquillité, me disant que pour une fois, une fois, ils sont sans crainte aucune et là je comprends bien qu'entre ces êtres et moi, (...) -
journal de l’aube 38
3 septembre 2013
photo portrait
pas encore aperçu le rendu de ce sommeil. quelle tête ce matin, quel visage..? les miroirs me sont passés au travers. je songe à la photo dont on sait le miracle, cette transfiguration à l'instant du déclic. ce n'est plus ni quelqu'un, ni un paysage,c'est un regard. et ce n'est que ça qui apparait soudain aux yeux des autres, une perception, une inter-perception, une interception. lorsqu'une photo est retouchée ou traitée, l'intelligence (...) -
journal de l’aube 37
2 septembre 2013
le crâne est bizarre, empli parfois de joies inexprimables jusqu'à ce que j'en aie un mal à fusiller les temps. le bonheur est venu, de nuit, reparti de nuit par le canal de rêve. un temps sans corps, agité, vivant où pourtant il ne s'est agi que de lui, de la sensation, du frôlement, de toucher l'intouchable. peut-être le crâne a-t-il voulu mettre un point d'interrogation nostalgique à mon texte d'hier, réparer l'oubli forcé, rappeler (...) -
tissu
1er septembre 2013
petit matin sans couteau. le temps veut ça, que j'enterre mes guerres dans la grisaille, sous la couverture de nuages. écrire ramène, de la paume, le tas de miettes ; nous sommes si dispersés... et plus je t'aime, plus en effet j'accuse le friable de mettre la main sur mes territoires, le friable espace des choses trop grandes pour être portées. le monde est-il un filet, troué parfois si serré qu'on le dirait opaque ? ce n'est pas la (...)